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Aux rimes de la vie
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13 avril 2008

Sur la place

Le temps vira au noir sur les passants pressés
Et envoya bientôt des postillons timides
Traçant sur les pavés maintes rondeurs humides
Où ricochaient l'ennui et le soleil blessé

La porte je poussai d'un bar se trouvant là
Non qu'il fut attirant mais il était l'abri
Qu'il me fallait alors y préférant les cris
Des clients trop bruyants au pluvieux blabla

Garçon un grand café sous un peu de lait froid
J'attendis patiemment observant alentour
La faune colorée qui s'agitait toujours
Ou cherchait à emplir de bruit l'endroit étroit

Le café arriva enfin pourrais-je dire
Et je pris le cahier de papier quadrillé
Enfoui au fond du sac et tentai d'aligner
Deux trois mots cohérents à mon soucis d'écrire

L'air sentait la sueur et la mauvaise bière
Monologues perdus à l'odeur aigrelette
Qui refaisaient le monde ou puante tempête
Violente et avinée de phrases outrancières

Une glace passa et un ballon de vin
Papa et son fiston partageaient un instant
Mais les clairs yeux de l'un hurlaient ses je t'attends
A l'autre qui sifflait le blanc poison divin

Accoudé au comptoir un vieillard solitaire
Racontait à sa choppe une histoire sordide
Les ruines de sa vie et sa chute morbide
Qu'il noyait chaque jour dans de l'oubli au verre

Et la femme là-bas perdue dans son pastis
En plein après-midi semblait se refléter
Dans le liquide blanc le regard injecté
Par le sang de son vice aux arômes d'anis

L'air sentait la misère et le mauvais alcool
Que le garçon patient servait à ses clients
Ne pensant qu'au moment où il irait souriant
Retrouver un ailleurs sans mousse et sans faux col

Je fermai le cahier préférant déserter
Et payai sans un mot pour aller respirer
Loin du charivari qui m'avait inspiré
Les fumées mentholées au goût de liberté


CatAragon

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Commentaires
T
j'aime les lire et les relire...sourire.
Répondre
S
Que dire d'autre que, tout simplement "j'aime !"<br /> Bonne journée, un vrai plaisir de lire des alexandrins.
Répondre
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