A nos tempêtes
La plage était déserte et la mer agitée
Bringuebalant l’ennui comme une barque vide
Qui doucement s’emplit sous les assauts avides
Des gouttes trop salées de lames digitées
Dans le curieux ressac de ces fureurs marines
Un cœur désincarné tentait de se noyer
Perdu dans les remous de n’être pas choyé
Serré sans volonté sous les vagues chagrines
Sur le sable terni des chairs firent naufrage
Enfouies sous la silice abimées et meurtries
A l’abri des regards l’enveloppe flétrie
Vagissait ses douleurs dans une muette rage
Pourquoi étais-je là je ne saurais le dire
Les yeux sur l’horizon en silence aveuglés
Goûtant dans ces tourments les rêves étranglés
Que le temps en furie achevait d’interdire
L’océan furibond déposa près de moi
Comme un divin cadeau le radeau de ton corps
M’invitant dans un mot à ce voyage accord
Rythmé par les fusions de nos doubles émois
Et les mains sur ta peau je reconstruis depuis
Du sel de nos désirs le château de nos songes
Savourant chaque grain avant que je ne plonge
Dans ce flot de plaisirs qui envahit nos nuits