Sans bruit
Je m’étais réveillée allongée près de toi
Dans la morne pâleur du matin embrumé
Le soleil sursoyait à éclairer les toits
Préférant se voiler d’une urbaine fumée
Je regardais tricher ton sommeil égoïste
Où des rêves moelleux abusaient tes pensées
Ces rêves enfuis qui m’avaient laissée triste
Je t’y avais perdu d’un éveil insensé
Seule je revenais de la course immobile
Et du chemin songeur où s’allongeait ton pas
Esseulée dans la nuit de cette chambre vide
Je contemplais l’ennui froid comme le trépas
D’un geste j’aurais pu effacer ton château
Édifié sur nos draps ne laisser que poussière
Dans le champ dévasté de ton soyeux repos
Je t’ai laissé poser en silence tes pierres
Entre mes bras ouverts j’ai pris avec tendresse
Ton corps abandonné n’espérant rien hormis
Protéger ce palais qui quelquefois se dresse
Dans les esprits liés des amants endormis